[Sur les bords de la Tamise] Un air nouveau

Alors que je croyais être encore plus prisonnière qu’avant, dans une carapace qui n’était pas la mienne, à me montrer ambitieuse et avec des envies de dominer le monde, j’avais pourtant accès à des choses tellement plus intéressantes qu’à La Chimère. Là, je sentais le soleil toucher ma peau, un soleil vrai, non entravé par des murs ou une protection magique. Je pouvais fermer les yeux et sentir comme il brûlait mes paupières. Lorsque je faisais attention à l’air que je respirais, même lui il semblait plus pur. Mes oreilles se laissaient bercer au son de la Tamise tandis que j’avançais, regardant avec fascination cette eau qui coulait, scintillant au soleil. Enfin, après de longues périodes d’absence, il revenait et le bruit de la Tamise se trouvait agrementé par celui de la neige qui fondait et tombait en gouttelettes depuis les arbres.

Je pris une grande inspiration et la relâchai en un profond soupir. Mais ce n’était pas un soupir de lassitude, au contraire. C’était un soupir de paix, car un petit sourire envahissait mon visage. En réalité, malgré tout, les questions étaient présentes dans ma tête. A présent, je savais ce qu’étaient les moldus, puisqu’en venant, les sorciers de La Chimère avaient bien du l’expliquer. Mais pourquoi l’avoir caché ? En quoi était-ce si dangereux pour les élèves de La Chimère ? Cela me dépassait totalement. En même temps, je ressentais de la pitié pour ces pauvres êtres humains, qui n’avaient eu l’occasion de connaître le bonheur que la magie savait procurer. Contrairement à ce que je voyais à Lockness, pour moi, la magie apportait un bout de rêve, un peu plus de beauté à ce monde. Non, la magie ne pouvait pas servire à détruire, tuer, blesser… Rien que cette idée me faisait frémir.

Desserrant un peu ma cape, je constatais qu’il faisait plutôt chaud pout la saison. Cela m’allait très bien, quoi que je me sentis aussi très à l’aise dans le froid. Simplement, les gens souriaient bien plus en été, alors je cesserais enfin de passer pour une écervelée… Du moins, c’était mon espoir. Pas que je passais réellement pour une écervelée, mais c’est ce qui me faisait peur toujours, dans une école du mal. Je veux dire, comment sont vraiment censés être les élèves ? Ce n’est pas parce qu’on aime la magie noire qu’on doit être méchant, froid et cassant, si ? Je secouai doucement la tête, chassant ces pensées de ma tête. Ce n’était pas le moment de mettre en doute tout ce qu’elle avait appris à Paris. Un léger bruissement de feuilles m’interpella. Un plus gros me fit sursauter et causa le réflexe sorcier le plus basique. Avec une grande rapidité, je dégainai ma baguette et la pointai en direction du bruit, dans les arbres. Plus aucun sourire ne se trouvait sur mon visage. La concentration avait pris le dessus et tous mes muscles étaient en alerte.
Fermement, je parlai.

« Qui va là ? »

Elisabeth profitait d’un weekend chez ses parents pour parcourir les rue de Londres, en fait c’étai tune habitude, Lockness avait beau être un immense château y résider toute l’année revenait à vivre dans une prison, ainsi lorsqu’elle était en famille Lizzy s’échappait toujours de la demeure familiale excentrée de la ville et se faisait dépose en pleine capital par le chauffeur. Elle aurait pu prendre le bus mais c’était si populaire. Ses pas l’avaient doucement mené sur les bords de la Tamise qu’elle longeait relativement pensive. En fait dans ce genre de moment Eli ne pensait à rien et vidait totalement son esprit, étant de nature à réfléchir beaucoup lorsqu’elle se trouvait seule son esprit était blanc. Comme Londres avec ses restes de neiges.

Tout en marchant la brunette pos ale pieds sur une flaque d’eau gelée qui craqua sous son poids et encore plus lorsqu’elle poussa dessus exprès appréciant le bruit. Visiblement ce n’était pas le cas de tout le monde comme une figure un peu plus près des quais la menaça d’une baguette. Au moins il était clair qu’elle avait à faire à quelqu’un de sa race mais une personne bien stupide pour se dévoiler ainsi. Souriante Beth leva les bras en signe de reddition et s’avança doucement de la personne qui la tenait en joug. Elle pût reconnaître Anya Ivanenka, une nouvelle qui était originaire des pays de l’est et qui appartenait à la même maison que Sissy.

« Doucement, je ne vais pas t’agresser, et encore moins en public. »

Fit Sissy en avançant toujours très lentement. Cette fille devait avoir une sacré case en moins pour sortir sa baguette comme ça ou alors une trouille affreuse d’être prise en flagrant délit de quelque chose. Une fille sur les nerfs et tourmentée c’était intéressant. Beth se demanda un instant comme elle pourrait utiliser cela à son avantage, mais aucune idée ne lui venait sur le moment, elle trouverait bien d’abord il fallait sympathiser avec cette jeune fille. Et si elle était aussi sauvage ce ne serait pas une mince affaire. Puis doucement comme si elle n’était pas menacée, Elisabeth s’avança jusqu’à la rambarde et s’y accouda.

« Alors et toi c’est quoi ton excuse pour ne pas être à Lockness ? »

Un sourire amusé flottait sur les lèvres de la brunette. Elle n’aurait jamais pensé tomber sur un élève en se promenant comme ça mais le destin aimait visiblement jouer lui aussi. Encore fallait-il que l’adolescente la reconnaisse ce qui n’était pas forcément évident, d’accord elle saurait qu’elle avait affaire avec une élève puisque Beth avait donné le nom de l’école mais cela ne l’obligea pas à être aussi attentive qu’Eli concernant les autres élèves. Attendant une hypothétique réponse la jeune fille plongea son regard sur la surface de l’eau. Elle scintillait sous le soleil de l’hiver et offrait une vision très enchanteresse de la ville et Beth s’autorisa un moment à s’évader, imaginant le lac gelé de sa propriété et patinant sur sa surface.